Je ne devrais pas. Je n’aurais pas dû. Du tout, du tout. Mais je ne peux pas m’en empêcher. Aller ce soir, je recommence. J’aime trop ça. Ce n’est pas bien… Je vais aller à la boîte de nuit pourrie qui vient d’ouvrir. Avec mon visage toute lisse, ils vont me prendre pour une mineure. Amusant. Avec ma tenue blanche, le videur ne regardera pas ma tête.

Le major ne va pas être content. Mais tant pis. Je trouverais bien quelqu’un, là-bas. Je ne suis plus dans l’armée, le major ne doit plus dire ce que je dois faire. Non, non, c’est fini, fini. Les hommes sont prévisibles, et sont là pour ça. Il faut que j’en trouve un qui le mérite. On me trouvera peut être des excuses. Ils n’auraient pas dû me virer, c’est injuste. J’aimais bien mon métier. J’étais appliqué, précise, consciencieuse, efficace, impitoyable. Ils savaient que cela allait poser problème. Ils l’ont fait exprès. Ils savent. Ils ne sont pas si bêtes. Ils veulent peut être une raison d’agir.

Il me faut un type qui ne demande pas la permission. Un type que mes petites antennes de fille me disent de fuir.

“Si tu ne te débats pas, je ne te ferais pas mal”. Avec moi aussi, cela sera rapide, comme toujours. Je cacherais ma lame longue dans la rue, et la courte sur moi.

J’aime trop tuer, j’aime trop le sang, il faut juste trouver la personne qui mérite de mourir, pour avoir une bonne excuse."

• cliché