Ignobel
- 2 minutes de lecture - 338 mots- Bonjour cher auditeur, nous sommes en compagnies de notre chroniqueuse scientifique préférée et du Professeur Marguerite, celui-ci vient de recevoir un prix IgNobel pour l’ensemble de sa carrière. Marie Machin, expliquez nous les IgNobels, on parle bien de se moquer de chercheur ?
- Pas exactement non. Au début, c’était plus les sujets de recherche qui ont été moqués. Rapidement, ils se sont rendu compte que certaines recherches n’étaient pas si absurdes que ça. Aujourd’hui, ils veulent “récompenser les réalisations qui font d’abord rire les gens, puis les font réfléchir”.
- Le professeur Marguerite vient de recevoir le premier prix IgNobel pour l’ensemble de sa carrière, pour avoir patiemment documenté l’ensemble de ses échecs scientifiques sans rien avoir trouvé en 20 ans. Sont-ils redevenus moqueurs ?
- Alors …
- Je peux répondre à cette question. Un scientifique doit publier et après avoir passé beaucoup de temps à faire des expériences, j ai dû rendre des comptes.
- Mais tant d’années sans rien trouvé, sérieusement ?
- Oui, je me suis un peu éparpillé…
- Vous êtes en plus, en charge de l’enseignement de votre discipline à l’université. Vous arrivez à encore avoir des thésards ?
- Les élèves ont l’air de m’apprécier encore, je …
- Mais enfin, on parle bien d’argent public, là ?
- Oui, mais…
- Vous…
- Kevin, je te coupe. Le prix Nobel de biochimie a dit lors de son discours que si le professeur Marguerite n’avait pas fouillé sans succès dans une dizaine de directions différentes, il n’aurait jamais eu l’idée qui lui a donné son prix. Il aurait dû lui-même éliminer ces pistes.
- Oui, je le remercie pour cet hommage, mais il a tout de même eu une idée géniale à la base. Je ne l’ai pas eu moi-même.
- On dit que vos étudiants sont très fiers de votre IgNobel.
- Oui, ils m’ont organisé une grande fête. Ils ont dit que c’était le seul prix que je ne pouvais louper, et que je le méritais bien.
- C’est une belle humiliation !
- Non, Kevin. Cela prouve surtout qu’avant de trouver, on cherche longtemps.